Le numérique est indispensable dans nos métiers. C’est indiscutable mais ce n’est pas une raison pour en oublier l’environnement. Voici trois actions à mener pour réduire significativement votre empreinte carbone numérique.
1° Je privilégie le reconditionné au neuf et je ne remplace plus mes équipements prématurément
On connaît tous la devise « le meilleur des déchets est celui que l’on ne produit pas ».
La banque mondiale estime à 80 % la part de Déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE) qui seraient exportés illégalement dans les pays en voie de développement.
Pour éviter l’amoncellement de déchets qu’on ne sait pas retraiter, il devient essentiel de faire appel à la seconde main pour notre équipement numérique.
Mieux gérer ces déchets électroniques est ainsi le premier gros défi environnemental, en plus de l’extraction des minéraux rares nécessaires à la production des batteries, écrans, etc. Aussi, il s’agit d’être plus responsable dans sa consommation d’appareils électroniques en privilégiant la seconde main, des plateformes de reconditionnement tels que Backmarket mais aussi des entreprises qui intègrent le recyclage ou la mutualisation dans leurs pratiques telles que Commown et Fairphone.
Pas convaincus ? Sachez que ce sont bien nos équipements et leurs cycles de vie qui sont responsables de la majeure partie des émissions de carbone de l’industrie numérique. Plus exactement, 47 % des émissions du secteur numérique est issu des équipements informatiques et de leur cycle de vie. Par ailleurs, 75 % de l’impact écologique de l’équipement informatique a lieu durant sa phase de fabrication. Moralité : le plus grand levier d’action est celui de notre consommation.
Alors, plutôt que de faire fabriquer un nouvel appareil, faisons appel au réemploi.
2° J’éco-conçois mon site Internet
La communication digitale low tech est en plein essor mais reste encore marginale. Son objectif : économiser la bande passante en faisant baisser le volume des données sur Internet.
Et si vous commenciez par un tout petit pas ? Il existe des outils low tech d’ores et déjà impactant tels que des extensions WordPress qui réduisent automatiquement le poids de vos visuels et vidéos en optimisant leur format.
Un site low tech respecte certaines guidelines qui ont été définies par l’un des pionniers sur ces questions : Frédéric Bordage, fondateur du Club GreenIT et du label Numérique responsable. Je recommande vivement la lecture de son ouvrage Ecoconception web / les 115 bonnes pratiques.
Il préconise, par exemple, de privilégier une éco-conception avant l’écriture du code puisque « plus on intervient tôt, c’est-à-dire lors de l’expression du besoin, de de la conception fonctionnelle et technique, et du maquettage, plus l’effet de levier est fort en termes d réduction de l’empreinte environnementale ». Exemple de geste simple : opter pour un design épuré et simple, en évitant les vidéos inutiles et en privilégiant les CSS aux images. Ou encore désactiver, désinstaller ou supprimer les fonctionnalités non utilisées.
Encore méconnus, il existe aussi des outils et appli low tech qui vous aident à réduire l’impact de votre usage quotidien du numérique. En contrepartie, on parle beaucoup trop de certains écogestes dont l’impact environnemental est mineur (pour en savoir plus, lire mon article qui parle de greenwashing). Un exemple type : vider sa boîte mail, un éco-geste qui ne pèse pas bien lourd face aux problématiques systémiques du digital. Si vous voulez agir sur vos courriers électroniques, préférez le choix d’une boîte mail plus éthique telle que Protonmail.
3° Je pratique le « less is more » sur les réseaux sociaux
Pour réduire la consommation à outrance de données, il est de notre responsabilité d’être plus frugal dans nos rapports aux réseaux sociaux. Le pire de notre consommation numérique se situe au niveau du streaming et des vidéos (pre-loader de sites Internet, auto-play sur les réseaux, etc). Pour éviter de consommer de manière passive des données, quelques réglages s’imposent sur vos réseaux sociaux. Exemple : désactiver l’auto-play et la publicité (quand cela est possible).
Mais le meilleur des écogestes est de pratiquer le fameux “ Less is more ” (faire moins mais mieux) dans votre propre communication. Privilégier la qualité du message à la quantité pour être visible est une stratégie efficace.
Un exemple concret : au lieu de publier des vidéos sous forme de stories à tout bout de champ, privilégiez un Reals de temps en temps, qui aura un temps d’engagement plus élevé. Ou encore : postez de temps en temps en identifiant des partenaires qui vous donneront de la visibilité et de l’interaction, plutôt que plusieurs posts publicitaires, à grand renfort de hashtags (devenus souvent illisibles dans la masse de contenus publiés).
Ce contenu vous éclaire ? N’hésitez pas à solliciter Alicia, sur les problématiques de communication responsable et éthique.
@Alicia Munoz